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Accueil/ Publications / Lettre de l'EIP / n°62, juillet 2012

 

 

L’École marchande
Lettre n°62, 07 - 2012

Les barons de la performance magnifient la compétitivité, véritable manifeste d’un darwinisme socio scolaire gagnant toujours plus de terrain auprès des décideurs inféodés aux lois du marché. Les lamentos plein la bouche, ces aficionados du libéralisme débridé se plaignent des coûts élevés des institutions et des services publics et rêvent d’un monde où règneraient sans partage leurs intérêts privés face à des gouvernements désormais soumis à leur idéologie marchande. 

 

Le monde de l’éducation fait depuis plusieurs années les frais de cette vulgate néo libérale qui entend soumettre l’enseignement et la recherche aux lois du libre échange. Au début du XXIe siècle, l’Organisation mondiale du commerce donnait d’ailleurs le ton en posant que l’éducation est un article destiné à la consommation publique et privée.

Un véritable complexe édu-industriel prend forme aux quatre coins du monde en vue de transformer l’École en super marché, laissant ainsi aux entreprises le soin d’adapter les contenus et les moyens de l’enseignement et de la formation à leurs besoins et transformant du coup l’usager des services publics de l’éducation en client-consommateur de biens privatisés. Dans ce cas de figure, peu s’en faut pour que l’idée de profit serve de critère de base à l’évaluation des établissements d’enseignement, bien avant le bien de l’écolier ou de l’étudiant.

Les protestations, parmi d’autres, des étudiants québécois, grecs, anglais ou chiliens, traduisent bien le sentiment de révolte qui s’est également emparé d’autres franges importantes de citoyens opposés à l’instrumentalisation du savoir par les barons de la finance et leurs affidés politiques. Ainsi, rappelle-t-on, les responsables politiques des pays développés sont de plus en plus nombreux à accepter que le marché décide des finalités et de l’organisation de l’éducation. Les organisations non gouvernementales et les mouvements citoyens devraient redoubler d’efforts pour contrecarrer ce scénario, plaide-t-on.

 

Références

 

Selys, Gérard de. « L’école, grand marché du XXIe siècle » http://www.monde-diplomatique.fr/1998/06/DE_SELYS/10584

 

Attac. « L’éducation n’est pas une marchandise! » http://attaceducidf.gardiendutemps.org/docspdf/petitionagcs.pdf

 

Attac France.« L'éducation vu par l'AGCS » http://www.france.attac.org/archives/spip.php/spip.php?article735

 

Petrella, Ricardo. « Cinq pièges tendus à l’éducation » http://www.algerie-dz.com/forums/showthread.php?t=210902

 

The Guardian. « Profit-making schools threaten the moral purpose of éducation » http://www.guardian.co.uk/education/2012/jun/25/profit-making-threatens-moral-purpose-education

 

« La fin de l'école publique, la marchandisation de l'enseignement, la comprendre pour mieux y résister » http://lucien-pons.over-blog.com/article-la-fin-de-l-ecole-publique-la-marchandisation-de-l-enseignement-la-comprendre-pour-mieux-y-resiste-103071194.html

International Student Movement (site multilingue) http://ism-global.net/ISM_fr

 

Source de l'illustration (ISM – Mouvement étudiant international) http://www.emancipating-education-for-all.org/ISM_fr

 

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