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Vers une reconnaissance renforcée de l'EDH
Lettre n°34, octobre 2006

 

CabuEn avril dernier, l’Assemblée générale des Nations Unies créait le Conseil des droits de l’homme - en remplacement de la désormais défunte Commission des droits de l’homme - par la Résolution 60/251. Cette dernière décrit le mandat du Conseil dans les paragraphes 2 à 5. Les § 2 et 4 rappellent les grands principes qui doivent guider le Conseil, comme l’équité, la non discrimination, l’universalité, l’impartialité, etc. Le § 3 donne comme premier mandat au Conseil de traiter des situations de violations de droits de l’homme, y compris des violations massives et systématiques, et d’inscrire les droits de l’homme comme priorité générale de tous les organes de l’ONU.

 

Le § 5 dresse une liste de tâches et d’objectifs que le Conseil doit remplir, énumérés des lettres a) à j). Or c’est en a) que l’AG demande au Conseil de  promouvoir l’éducation aux droits de l’homme (EDH) et leur apprentissage . Il demande en plus dans cet alinéa de « promouvoir les services consultatifs, l’assistance technique et le renforcement des capacités, à fournir en consultation avec les États-membres concernés ». Ce faisant, ce nouveau mandat élargit la perspective de cette éducation à ses dimensions politique et diplomatique.

 

L’éducation aux droits de l’homme est donc placée en tête des tâches du Conseil, bien avant que ne soit mentionnées, par exemple, la prévention des violations et les situations d’urgences (en f). Il ne faut pas, certes, accorder  une trop grande importance à ce classement, mais il est quand même le signe d’un intérêt manifeste à l’égard de cette éducation.

 

L’EIP  a toutes les raisons de se féliciter de ce que le but en vue duquel elle a été créée, et qui reste son objectif principal, soit inscrit en toutes lettres parmi les attributions du Conseil - et en bonne place. Ainsi, ce qui ne faisait l’objet que d’actions épisodiques et limitées dans le temps devient enfin une charge permanente.

L’innovation est d’autant plus à souligner que la même résolution prévoit la mise en place d’un « examen périodique universel sur la base d’informations objectives et fiables, du respect par chaque État de ses obligations et engagements en matière de droits de l’homme ». Et il semble entendu, dans la logique du texte, que cet examen concerne également et peut-être en premier lieu l’éducation et la formation dans le domaine des droits de l’homme.

 

L’EIP ne boude pas son plaisir, elle qui a été pionnière dans ce domaine. Elle persiste néanmoins à souligner le paradoxe suivant : est-il logique de mettre l’accent sur l’éducation aux droits de l’homme alors que, dans une majorité de pays, l’accès à l’éducation n’est pas assuré ? Peut-être faut-il penser à rétablir les priorités en mettant l’accent sur le droit à l’éducation tout en sachant que l’éducation aux droits de l’homme en est une partie intégrante. Et face aux risques de marchandisation dont elle est l’objet, ne conviendrait-il pas  également d’affirmer haut et fort que l’éducation est un service public, un bien commun de l’humanité ?

 

Illustration : Dessin de Cardon (France), tiré de l'album Dessine moi un droit de l'homme, p. 117

 

Référence 

 

Résolution 60/251 de l'AG établissant le Conseil des droits de l'homme

http://www.ohchr.org/french/bodies/hrcouncil/

 

 

 

 

 

 

 

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