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Le droit à l'éducation...
Lettre n°21, mars 2005

 

Le Rapporteur spécial sur le droit à l'éducation, Vernor Muñoz Villalobos, a déposé son rapport auprès de la Commission des droits de l'homme dont la soixante et unième session se tient du 14 mars au 22 avril, à Genève.

Dans son rapport, M. Muñoz Villalobos reprend les grands thèmes développés par sa prédécesseure, Mme Tomasevski : la réalisation des droits de l'homme par l'éducation ; la lutte contre la discrimination en matière de droit à l'éducation ; la qualité de l'éducation et la sécurité et le droit à l'éducation dans des situations de conflits.

L'économie générale du rapport laisse entendre que le droit à l'éducation continue de se heurter à des difficultés majeures qu'une volonté politique tarde à vouloir surmonter.

Le Rapporteur spécial épingle au passage les tenants d'une vision essentiellement économiste de l'éducation et estime que nous devons encore une fois penser d'abord en terme sociétal plutôt qu'en fonction de déterminants économiques. Lorsqu'une vision économiste de l'éducation en détermine les politiques, l'éducation en elle-même se voit reléguée en deuxième ou troisième position, tranche-t-il. L'emphase excessive placée dans les mécanismes du marché empêche la réalisation pleine et entière du droit à l'éducation, soutien-t-il. L'instrumentalisation de l'éducation par des choix utilitaristes conduit aux inégalités, de poursuivre le Rapporteur spécial qui, s'inspirant de Paolo Freire, plaide en faveur d'une éducation fondée sur la liberté, l'exercice et l'étude des droits et des responsabilités. Par la même occasion, le Rapporteur spécial souhaiterait que les politiques de la Banque mondiale prennent plus fermement en compte les droits de l'homme.

Le Rapporteur spécial insiste également sur l'importance de renforcer la justiciabilité du droit à l'éducation , de construire des indicateurs sur le droit à l'éducation et de lutter contre la discrimination, en particulier à l'égard des jeunes filles, des populations migrantes, des personnes handicapées, des autochtones et des minorités et, enfin, de protéger les enfants en situation d'urgence.

Dans son rapport, le Rapporteur spécial tient également à rappeler que le droit à l'éducation ne se limite pas strictement à l'accès quantitatif à l'éducation, mais aux valeurs qui y président. La libre expression des élèves et leur participation activités qui leur sont proposés font figure, aux yeux du rapporteur, de repères essentiels à l'apprentissage et au respect des droits des enfants.

La Commission des droits de l'homme est le principal organe du système des Nations Unies dans le domaine des droits de l'homme. Créée en 1946 par le Conseil économique et social des Nations Unies et composée de 53 États membres, la Commission mène des études, prépare des recommandations et élabore des projets d'instruments internationaux concernant les droits de l'homme. Elle peut également enquêter sur des allégations concernant des violations des droits de l'homme.

Le mandat de Rapporteur spécial sur le droit à l'éducation a été créé par la résolution 1998/33 de la Commission. Mme Katarina Tomasevski, de Croatie, a été nommée à ces fonctions en août 1998. Dans sa résolution 2004/25, approuvée par le Conseil économique et social dans sa décision 2004/254, la Commission a décidé de proroger d'une période de trois ans le mandat du Rapporteur spécial et a prié le Rapporteur spécial de lui faire rapport à sa soixante et unième session. En juillet 2004, Mme Tomasevski a été remplacée par M. Vernor Muñoz Villalobos, du Costa Rica.

 

 

Illustration : Dessin, tiré du site Constellation

http://www.constellationart.org/


Référence


Le rapport du Rapporteur spécial sur le droit à l'éducation
http://www.ohchr.org/english/bodies/chr/docs/61chr/E.CN.4.2005.50.pdf

 

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