Logo
Vous êtes ici : Accueil/ Publications / Lettre de l'EIP / n°17, octobre 2004

 

 

L'espérance de vie scolaire dans le monde :
un portrait contrasté
Lettre n°17, octobre 2004

 

L’Institut de statistique de l’UNESCO a produit un Recueil de Données Mondiales sur l'Éducation 2004 : Statistiques comparées sur l'éducation dans le monde. Cette étude découle de la nécessité de mesurer les progrès réalisés en vue d'atteindre les objectifs internationaux en éducation de " l'Éducation pour tous " (EPT) et des " Objectifs de développement pour le Millénaire " (ODM), lesquels sont axés sur l'accès à l'éducation, la réussite scolaire, la parité entre les sexes et un bon apprentissage pour tous les enfants.

Le Recueil est principalement consacré à l’évaluation de l’espérance de vie scolaire, un indicateur qui mesure le nombre attendu d'années d'études qu'un enfant va compléter, suivant les taux de scolarisation actuels. " Cet indicateur ne prédit pas directement le niveau d'instruction de la population, puisqu'il tient compte des taux de redoublement et d'abandon, mais il indique un niveau d'instruction potentiel pour la population adulte future. ".

L’Institut précise que si, de nos jours, l’espérance de vie scolaire est, en moyenne, de 9,3 ans d’enseignement, elle varie énormément d’un pays à l’autre. Ainsi, un enfant en âge d’entrer à l’école en Finlande, en Nouvelle-Zélande ou en Norvège peut s’attendre à passer au total plus de 17 ans dans le système éducatif, soit pratiquement le double qu’au Bangladesh ou à Myanmar, et quatre fois plus qu’au Niger ou au Burkina Faso. L’analyse montre également que le nombre attendu d'années de scolarisation est fortement lié, mais non entièrement, au revenu national ainsi qu’au statut socioéconomique des ménages, avec de grandes disparités à l’intérieur même d’un pays.

En matière d’égalité d’accès des filles et des garçons à l’éducation, le Recueil indique que plus d'un enfant sur trois en âge de fréquenter l'école primaire vit dans un pays dont le système n'assure pas l'égalité des chances d'accès à l'éducation primaire. On ajoute que ce sont les filles qui sont désavantagées dans tous les pays où il y a disparité des sexes au niveau de l'enseignement primaire. La disparité des sexes est encore plus importante au secondaire. Dans les pays pauvres, cette inégalité est manifeste et pénalise les filles, à l’exception de l’Arménie, de la Géorgie, de la Mongolie et de l’Algérie. À l’inverse, dans les pays riches, la disparité au secondaire est souvent en faveur des filles.

Il y a actuellement dans le monde 115 millions d'enfants privés d'accès à l'éducation et près de 40 p. cent d'entre eux - majoritairement des filles - se trouvent en Afrique. Lors de la Conférence de Jomtien, tenue en Thaïlande, en 1990, les États s'engagèrent à assurer à compter de l'an 2000 l'éducation de base pour tous. Cette promesse, on le sait, ne fut pas tenue de sorte que le Forum de Dakar, tenu 10 ans plus tard, en repoussa l'accomplissement en 2015. C’est dans le cadre de cette intention que l’UNESCO produit des données sur l’espérance de vie scolaire.

 

Illustration : Dessin de Séverine ANQUETIL, tiré du site Les Francas

http://www.francas67.fr/

 


Référence

UNESCO (2004). " Recueil de données mondiales sur l'éducation 2004. Statistiques comparées sur l'éducation dans le monde ". Institut de statistique de l’UNESCO, Montréal.
http://www.uis.unesco.org/ev_fr.php?ID=2867_201&ID2=DO_TOPIC

 

pied