Un projet de résolution déposé par le Costa Rica visant à recommander la mise en oeuvre d’un programme mondial sur l’éducation aux droits de l’homme a été adopté par consensus par les États membres de la Commission des droits de l’homme, le 21 avril dernier, à Genève. La Commission " recommande au Conseil économique, à sa session de fond de 2004, de recommander à l’Assemblée générale [des Nations Unies] un programme mondial dans le domaine des droits de l’homme, qui débuterait le 1er janvier 2005 et comprendrait plusieurs étapes, afin de poursuivre et d’étendre la mise en œuvre des programmes d’éducation dans le domaine des droits de l’homme dans tous les secteurs ; ".
Soutenue par une coalition d’ONG, dont l’EIP, la proposition déposée par l’Ambassadeur du Costa Rica auprès de la Commission était jugée indispensable par plusieurs au vu du peu de succès enregistré par cette Décennie de l’éducation aux droits de l’homme qui arrive à son terme cette année même.
Ce programme mondial devrait se traduire par l’adoption par l’Assemblée générale d’un plan d’action dont la première phase, d’une durée de trois ans à partir de 2005, serait axée sur les ordres d’enseignement primaire et secondaire. C’est au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme que sera confiée l’élaboration du Plan d’action, en collaboration avec l’UNESCO et les " autres acteurs étatiques ou non gouvernementaux compétents " comme l’indique la résolution costaricaine. Ce plan d’action serait financé au moyen de contributions volontaires bien qu’une part " appropriée " apportée par l’ONU pourra servir au développement de la " capacité nationale " des États membres. Ce plan prévoit des dispositions pour soutenir les activités entreprises, en particulier par les organisations non gouvernementales. La résolution ne précise cependant pas la portée et la limite de ces dispositions.
Ces chantiers prometteurs commandent par ailleurs une obligation de moyens et une volonté politique de manière à en garantir réellement leur réalisation sur le terrain. Qu’on se rappelle l’engagement des États, lors de la Conférence de Jomtien, organisée par l’UNESCO en 1990, d’assurer à compter de l’an 2000 l’éducation de base pour tous. Cette promesse, on le sait, ne fut pas tenue de sorte que le Forum de Dakar, tenu 10 ans plus tard, du en reporter l’accomplissement à 2015.
L’éducation aux droits de l’homme pour tous relève d’un défi substantiel à relever. Cette éducation est une des principales raisons d’être de la fondation de l’EIP, en 1967. Et elle fut s’ailleurs, avec d’autres ONG, à l’origine de la Décennie - idée émise, en 1987, lors du Congrès de Malte de l’Unesco sur l'enseignement, l'information et la documentation en matière de droits de l'homme -. Elle est donc particulièrement sensible à cette question.
Illustration : Page couverture de la Déclaration et cadre d’action intégré concernant l’éducation pour la Paix, les droits de l’homme (1995), tiré du site de l'Unesco
Références
(ONU). Conseil économique et social. Commission des droits de l'homme. " Suivi de la Décennie des Nations Unies pour l'éducation dans le domaine des droits de l'homme ". E/CN.4/2004/L.109
http://www.un.org/News/fr-press/docs/2004/DHG346.doc.htm
ONU (2004). Commission des droits de l'homme. http://www.unhchr.ch/huricane/huricane.nsf/newsroomfrench
Programme mondial : http://www.unesco.org/fr/human-rights-education/legal-instruments/
Le site de la Décennie : http://www.unhchr.ch/french/html/menu6/1/edudec_fr.htm