Le sens du terme « Déclaration » change en fonction du contexte.
Ce peut être un acte émanant dune organisation internationale ou adopté lors dune conférence diplomatique réunissant des Etats et des organisations internationales. Les auteurs veulent de cette manière affirmer ou réaffirmer des principes qui leur paraissent particulièrement importants. Lexemple type est la Déclaration universelle des droits de lhomme. On peut citer également la Déclaration de Stockholm sur lenvironnement (1972) ou celle de Rio de Janeiro sur lenvironnement et le développement (1992) ou encore, plus récente, la déclaration de lOrganisation Internationale du Travail relative aux principes et droits fondamentaux au travail (1998). En elle-même, la Déclaration na à lorigine aucune valeur obligatoire. Elle peut néanmoins, en totalité ou en partie, être un jalon important dans lélaboration dune coutume internationale.
Le terme de « Déclaration » est également utilisé pour qualifier lacte par lequel un Etat reconnaît la compétence dun comité pour recevoir des communications ou des plaintes dirigées contre lui. Cest le cas notamment de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants, de la Convention sur lélimination de toutes les formes de discrimination raciale, et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Un certain nombre dautres Conventions nont pas prévu cette faculté : Convention sur lélimination de toutes les formes de discrimination à légard des femmes, Convention relative aux droits de lenfant et Pacte international relatif aux droits économiques sociaux et culturels.
En vertu dautres conventions, les Etats peuvent faire une déclaration selon laquelle, à linverse, ils dénient à un Comité donné le droit de se saisir de sa propre initiative de violations de la convention. Cest le cas de la Convention contre la torture et du Protocole facultatif à la Convention sur lélimination de toutes les formes de discrimination à légard des femmes.
*Voir : Coutume, Droit international, Organisation internationale, Recommandation.
La Déclaration universelle des droits de lhomme a été adoptée le 10 décembre 1948 par lAssemblée générale de lOrganisation des Nations Unies à la suite dun travail préparatoire de la Commission des droits de lhomme.
Cest le premier texte à vocation universelle qui soit relatif aux droits de lhomme envisagés dun point de vue global. A partir de cette Déclaration sest petit à petit constitué ce que lon appelle actuellement le droit international des droits de lhomme. Ont été ainsi adoptés en premier lieu les deux Pactes relatifs aux droits économiques, sociaux et culturels pour le premier et aux droits civils et politiques pour le second. Dautres traités internationaux sont venus compléter lédifice. Ils concernent soit des catégories particulières dêtres humains (femmes, enfants par exemple) soit des atteintes particulières aux droits de lhomme (torture et traitements inhumains, discrimination raciale, etc).
A lorigine, la Déclaration universelle na pas de valeur contraignante. Elle a été adoptée par une résolution de lAssemblée générale. Mais, du fait de ladhésion qui sest progressivement manifestée à son égard, du fait également de son intégration dans de nombreux traités ultérieurs quils soient universels ou régionaux, du fait enfin de son inscription dans un nombre grandissant de constitutions, elle a acquis une valeur obligatoire.
Son article 26 est consacré au droit à léducation. Extrêmement important, il énonce que « toute personne a droit à léducation » et précise que léducation « doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de lhomme et des libertés fondamentales », quelle « doit favoriser la compréhension, la tolérance et lamitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement des activités des Nations Unies pour le maintien de la paix ».
*Voir : Assemblée générale, Commission des droits de lhomme, Contenu et objectifs de léducation, Coutume, Droit à léducation, Droits civils et politiques, Droits économiques, sociaux et culturels, Droit international, Organisation des Nations Unies, Recomman-dation, Résolution, Universel.
Dans une Déclaration sur les défenseurs des droits de lhomme adoptée le 9 décembre 1998, lAssemblée générale des Nations Unies affirme le droit de chaque être humain «
individuellement ou en association avec dautres, de promouvoir la protection et la réalisation des droits de lhomme et des libertés fondamentales aux niveaux national et international ». Elle ne met pas en place, à proprement parler, un statut du défenseur des droits de lhomme. Elle réaffirme tout simplement le droit de chacun de contribuer à leur promotion et, à ce titre, que cette activité soit permanente ou occasionnelle, elle lui donne droit à une certaine protection. Il est donc logique de considérer que léducation aux droits de lhomme fait de celui qui assure cette formation un défenseur des droits de lhomme. Pour suivre les questions de protection des défenseurs des droits de lhomme, un Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies fait rapport à la Commission des droits de lhomme.
*Voir : Assemblée générale, Droits de lhomme, Déclaration, Education aux droits de lhomme.
Par dérogation, le droit entend la possibilité pour un Etat de suspendre la jouissance et lexercice des droits de lhomme et des libertés fondamentales. Cette possibilité est prévue en cas de guerre, de danger public exceptionnel menaçant la vie de la nation, en cas de crise menaçant lindépendance dun Etat : catastrophes et calamités naturelles, émeutes, coups détat, etc.
Ces dérogations sont néanmoins soumises à un certain nombre de conditions. Si lon prend celles posées par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, il sagit des conditions suivantes :
dun danger public exceptionnel ;
dune menace de lexistence de la nation ;
de dérogations qui ne doivent pas être discriminatoires ;
lEtat est tenu dinformer les autres Etats parties par lentremise du Secrétaire général des Nations Unies sur les dispositions auxquelles il est dérogé et les motifs de cette dérogation. Il les informera également de la fin de la dérogation ;
il ne peut être dérogé aux droits intangibles.
*Voir : Droits civils et politiques, Droits intangibles, Limitations, Organisation des Nations Unies, Restrictions.
Il est reconnu par larticle 26 de la Déclaration universelle des droits de lhomme : « Toute personne a droit à léducation » et, cest larticle 13 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels qui en précise les modalités. Avant dexaminer ces dernières, il convient de préciser quà légard de lensemble des droits reconnus dans ce Pacte, les Etats ne sont pas tenus à une obligation de résultat mais à une obligation de moyens. Il ressort en effet de larticle 2 que « Chacun des Etats parties au présent Pacte sengage à agir au maximum de ses ressources disponibles, en vue dassurer progressivement le plein exercice des droits reconnus dans le présent Pacte ».
Sur la nature de ce droit, les remarques du Comité des droits économiques, sociaux et culturels sont extrêmement intéressantes. Il note, en effet, que le droit à léducation « a été selon les cas, classé parmi les droits économiques, les droits sociaux et les droits culturels. Il appartient en fait à ces trois catégories. En outre, poursuit le Comité, à bien des égards, il est un droit civil et un droit politique, étant donné quil est aussi indispensable à la réalisation complète et effective de ces droits. Ainsi le droit à léducation incarne lindivisibilité et linterdépendance de tous les droits de lhomme » (Observation générale n°11, 1999, E/C.12/1999/4, §2). Il est revenu sur la question du droit à léducation plus tard en notant que « Léducation est à la fois un droit fondamental en soi et une des clefs des autres droits inhérents à la personne humaine » (Observation générale n°13, E/C.12/1999/10).
Les différents degrés de lenseignement ne sont pas appréhendés de manière identique.
Lenseignement primaire doit être obligatoire et accessible gratuitement à tous. Par ailleurs, en vertu de larticle 14, les Etats qui nassurent pas cet enseignement, doivent, dans le délai de deux ans, établir un plan pour réaliser progressivement la réalisation de ce droit. Cest à cette obligation quest dailleurs consacrée lObservation générale n°11 du Comité des droits économiques sociaux et culturels.
Lenseignement secondaire, y compris technique et professionnel, doit être généralisé et rendu accessible à tous avec linstauration progressive de la gratuité. Lenseignement supérieur prévu « en fonction des capacités de chacun » doit également tendre à « linstauration progressive de la gratuité ».
Le même article prévoit enfin que léducation de base, cest-à-dire, celle prévue pour les personnes « qui nont pas reçu dinstruction primaire ou qui ne lont pas reçu jusquau bout », doit être encouragée et intensifiée.
*Voir : Comité des droits économiques, sociaux et culturels, Contenu et objectifs de léducation, Droits économiques, sociaux et culturels, Education aux droits de lhomme, Défenseur des droits de lhomme, Enfant, Enseignement primaire, Enseignement technique et professionnel, Rapporteur spécial, Observation générale.
On appelle droit international lensemble des normes et des institutions qui régissent la société internationale. Le terme « international » en ce quil suppose des relations entre les nations ne reflète pas la réalité car il sagit essentiellement dun droit interétatique. Les principales règles qui le composent se forment par voie de traités internationaux et par voie coutumière.
*Voir : Cour internationale de justice, Coutume, Traité.
Par droit international humanitaire, on entend lensemble des règles issues de coutumes ou de traités internationaux visant à protéger la personne humaine lors des conflits armés. Les textes principaux en la matière sont les quatre Conventions de Genève qui ont été adoptées en 1949 à linitiative du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui est un organisme non gouvernemental. Ces quatre Conventions concernent : lamélioration du sort des blessés, des malades dans les forces armées en campagne ; lamélioration du sort des blessés, des malades et des naufragés des forces armées sur mer, le traitement des prisonniers de guerre et la protection des personnes civiles en temps de paix. Elles ont été complétées par deux Protocoles additionnels adoptés en 1977.
*Voir : Conseil de sécurité, Cour internationale de justice, Coutume, Tribunal pénal international.
Plus que de droits, il sagit le plus souvent de libertés de lindividu que les Etats sengagent à respecter. Ces droits recoupent largement ce que lon appelle les libertés fondamentales.
On sen tiendra à une définition simple des droits civils et politiques : ce sont ceux qui sont prévus par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques adopté par lAssemblée générale des Nations Unies le 16 décembre 1966.
Il sagit dabord dun ensemble dinterdictions : de la torture et des peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants, de lesclavage et du travail forcé, des peines de prison pour des obligations contractuelles, de limmixtion dans la vie privée, la famille, le domicile et la correspondance, des atteintes à lhonneur et à la réputation.
Il sagit ensuite dun certain nombre de droits et libertés : droit à la liberté et à la sécurité, droit au respect de sa dignité humaine, droit à un procès équitable, droit à la présomption dinnocence, droit de chaque personne à la reconnaissance de sa personnalité juridique, droit à une nationalité, droit de se marier, droit de prendre part à la direction des affaires publiques, droit délire et dêtre élu, liberté de circulation, liberté de pensée, de conscience et de religion, liberté dopinion, de réunion et dassociation.
Ces droits civils et politiques se retrouvent globalement au niveau régional dans chacune des Conventions suivantes : africaine, américaine et européenne.
*Voir : Comité des droits de lhomme, Charte africaine des droits de lhomme et des peuples, Convention américaine des droits de lhomme, Convention européenne des droits de lhomme, Déclaration universelle des droits de lhomme, Droits de lhomme, Droits intangibles, Egalité, Libertés fondamentales, Non-discrimination, Universel.
Ils peuvent être définis comme un ensemble de prérogatives que toute personne détient du seul fait de sa qualité dêtre humain. Les Conventions internationales naccordent pas ces droits, elles ne font que les reconnaître. Ces prérogatives sont opposables à autrui et aux Etats. Par ailleurs, le terme « homme » a un sens générique, il signifie lensemble des êtres humains. Quil y ait des droits particuliers à telle ou telle catégorie (enfants, femmes, réfugiés, etc.) nempêche nullement lunité du genre.
*Voir : Charte africaine des droits de lhomme et des peuples, Convention américaine des droits de lhomme, Convention européenne des droits de lhomme, Déclaration universelle des droits de lhomme, Droits civils et politiques, Droits économiques, sociaux et culturels, Défenseur des droits de lhomme, Education aux droits de lhomme, Egalité, Enfant, Non-discrimination, Universel.
On entend par droits des peuples un certain nombre de prérogatives qui appartiennent aux peuples et qui ne peuvent être exercés que par ces derniers. Le premier dentre eux est le droit des peuples à disposer deux-mêmes qui est consacré par larticle 1er du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et par larticle 1er du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. La Charte africaine des droits de lhomme et des peuples consacre ses articles 19 et suivants à un certain nombre dentre eux.
*Voir : Charte africaine des droits de lhomme et des peuples.
Ces droits peuvent sanalyser, en règle générale comme des obligations qui pèsent sur les Etats à légard des individus. Ces obligations consistent en des prestations quils doivent fournir aux individus qui seraient en quelque sorte leurs créanciers. Comme pour les droits civils et politiques, on retiendra comme droits économiques, sociaux et culturels ceux prévus par le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels adopté par lAssemblée générale des Nations Unies le 16 décembre 1966. Il sagit des droits suivants : droit au travail et à des conditions de travail justes et favorables, droit de former des syndicats et de saffilier au syndicat de son choix, droit à la sécurité sociale, droit à un niveau de vie suffisant, droit à la santé, droit à l'éducation, droit de participer à la vie culturelle.
Ces droits sont reconnus sous la condition de lexistence de ressources disponibles. Larticle 2, paragraphe 1 du Pacte précise en effet que « Chacun des Etats sengage à agir (
) au maximum de ses ressources disponibles, en vue dassurer progressivement le plein exercice des droits reconnus dans le présent Pacte par tous les moyens appropriés y compris en particulier ladoption de mesures législatives ».
*Voir : Charte africaine des droits de lhomme et des peuples, Convention américaine des droits de lhomme, Charte sociale européenne, Déclaration universelle des droits de lhomme, Défenseur des droits de lhomme, Droit à léducation, Droits civils et politiques, Egalité, Enfant, Non-discrimination, Universel.
Les droits de lhomme peuvent subir des limitations ; il peut même y être dérogé dans certaines circonstances exceptionnelles. Il est néanmoins des droits qui ne peuvent subir aucune dérogation quelles que soient les circonstances. Ils sont dénommés droits intangibles ou encore droits fondamentaux. Ils sont explicitement prévus par certains traités relatifs aux droits de lhomme. La liste diffère dun traité à lautre. A titre dexemple, la liste des droits intangibles prévus par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques est la suivante :
droit à la vie ;
droit de ne pas être torturé ni de subir de traitements inhumains ou dégradants ;
interdiction de lesclavage et de la servitude ;
non rétroactivité de la loi pénale ;
droit à la reconnaissance de la personnalité juridique ;
droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ;
interdiction de la peine de prison pour dette.
Les listes de droits intangibles de la Convention européenne et de la Convention américaine sont légèrement différentes. Les trois traités se rejoignent à propos de quatre dentre eux. Il sagit des quatre premiers de la liste énumérée plus haut. Ils sont considérés comme le « noyau dur » des droits de lhomme.
*Voir : Dérogation, Droits civils et politiques, Libertés fondamentales, Limitations, Restrictions.