Le fondateur de l'EIP, Jacques Mühlethaler, est né en 1918, de parents suisse et français. Sous l'occupation allemande, pendant la Deuxième guerre mondiale, il est soldat dans une unité de chasseurs alpins français. Bien que décoré de la croix de guerre, il refuse toute légitimité au gouvernement de Vichy. Dans cette guerre, il aura perdu son frère, mort au front. En 1958, en pleine guerre d'Algérie, il perdra son autre frère, chirurgien.
Une fois établi en Suisse, il fonde, en 1946, une maison de distribution d'éditeurs francophones de manuels scolaires. En parcourant ceux-ci, il se rend compte jusqu'à quel point les livres d'histoire exaltent des faits d’armes. Profondément choqué, il décide d'entreprendre une tournée mondiale pour tenter de convaincre les autorités politiques que l'école doit être au service de la paix, d'où son leitmotiv : « plus de crayons, moins de fusils ».
Au début des années soixante, Jacques Mühlethaler rédige les « principes universels d’éducation civique » pour ensuite fonder l’EIP, en 1967. En 1975, il entreprend une grève de la faim pour sensibiliser l'opinion publique aux sommes colossales consacrées à l'armement et dénonce l'inexistence de budgets conséquents pour l'éducation à la tolérance et à la paix. Le but ultime de ces actions : inciter les autorités politiques à inscrire l'éducation aux droits de l'homme et à la paix dans l'enseignement.
Le militant que fut Jacques Mühlethaler avait su dès le départ réunir autour de lui des personnes aux horizons divers qui constitueront le premier noyau de ce qui est de nos jours la plus ancienne des ONG internationales vouées à l'éducation et à la formation continue dans les domaines des droits de la personne et de la paix. Jusqu'à sa mort, en 1994, il ne cessera de contribuer au rayonnement de l'EIP. Il encouragera des militants isolés à se regrouper pour créer des antennes nationales. Aujourd'hui, l'EIP est présente sur tous les continents.
Pour en savoir davantage, consultez le Bulletin École et paix de 1994