Extrait d'un texte signé par un collectif d'auteurs et paru dans Le Devoir du 7 janvier 2011
La crise économique, historique et culturelle qui traverse nos sociétés, sous des formes et des modes différents, structure un paysage de menace autour de l'institution scolaire et des pratiques éducatives. Une subjectivité et un ensemble de politiques de l'immédiat disciplinent et formatent le champ pédagogique actuel. La pédagogie qu'on nous impose se veut un exercice de développement d'armes pour la vie et le sens de l'humain à éduquer tend à devenir celui d'un homme sans qualités sur lequel l'éducateur est convié à coller des «compétences-clés» pour une réussite dans la vie essentiellement définie par le critère de l'employabilité. Dans cette «nouvelle» école, on n'enseigne plus à l'être humain pour ce qu'il est, mais pour ce qu'il vaut. La connaissance n'a de valeur que si elle répond aux besoins du marché, si on peut lui accorder une valeur marchande.