Et si on arrêtait tous la fessée pour de bon…

En 2015, 27 des 47 pays membres du Conseil de l'Europe avaient adopté une législation interdisant les châtiments aux enfants. Mais la fessée et autres châtiments ne sont toujours pas interdits dans plusieurs pays, notamment la France et la Suisse (1). En effet, le droit français ne prévoit pas d'interdiction contraignante de recourir à la violence sur les enfants même si, en février dernier, un comité de l'ONU demandait aux autorités françaises« d'interdire expressément les châtiments corporels dans tous les milieux, y compris au sein de la famille, dans les écoles, les garderies et dans les soins alternatifs ». Quant à la législation suisse, elle n'interdit pas non plus les fessées et autres châtiments corporels de façon explicite, le Conseil fédéral estimant qu'une telle interdiction est superflue.

Pour sa part, la fondation Protection de l'enfance Suisse s’inquiète de la situation et pour cause : une étude de l’Université de Fribourg conduite en 2004 révélait que 35,000 enfants de moins de quatre ans se font régulièrement gifler, tirer par les cheveux et fesser, malgré les conséquences graves pour le développement des enfants et leur santé physique et psychique. Pourtant, il est bien connu que « des normes juridiques appropriées associées à des mesures de sensibilisation étendues aboutissent à un recul notable et durable de la violence dans l’éducation », comme c’est le cas en Allemagne et en Suède.  

(1) : La Suède, chantre du modèle d'éducation de la "parentalité positive", excluant la moindre punition physique, a été le premier pays à légiférer de la sorte au niveau européen, et même mondial, dès 1979. D'autres pays nordiques lui ont emboîté le pas, comme la Finlande en 1983 et la Norvège en 1987. Ils ont été imités par l'Autriche (1989), Chypre (1994), le Danemark (1997), la Lettonie (1998) et la Croatie (1999). Le mouvement s'est accéléré à partir de la décennie suivante. En 2000, l'Allemagne et la Bulgarie ont rallié la cause, puis l'Islande en 2003, l'Ukraine et la Roumanie en 2004, la Hongrie en 2005, la Grèce en 2006, les Pays-Bas, le Portugal et l'Espagne en 2007. En 2008 c'était au tour de la République de Moldavie, du Luxembourg et du Liechtenstein, en 2010 de la Pologne et de l'Albanie. La République de Macédoine (2013), Malte, Saint-Marin et l'Estonie (2014) ont dernièrement complété le tableau.

Sources :  www.huffingtonpost.fr/2015/03/02/fessee-interdite-27-pays-membre-conseil-europe-pas-france-belgique-royaume-uni_n_6785598.html

www.lacote.ch/articles/suisse/un-clip-contre-les-chatiments-corporels-dans-l-education-529479

www.huffingtonpost.fr/2016/02/04/onu-france-interdire-fessee-chatiments-corporels-_n_9157576.html

www.lacote.ch/articles/suisse/l-interdiction-explicite-des-gifles-et-autres-fessees-est-superflue-412560 

www.sudouest.fr/2011/04/27/pour-ou-contre-la-fessee-une-campagne-relance-le-debat-382590-3.php