Pôle de Dakar UNESCO-BREDA a publié cette année une étude intitulée « Les dépenses des ménages en éducation Une perspective analytique pour 15 pays d'Afrique »
« Faute de statistiques sur les dépenses éducatives des ménages, l’examen des dépenses d’éducation se limite souvent à l’appréciation des dépenses publiques. Or, la question du financement privé de l’éducation prend de plus en plus d’importance dès lors que l’on s’interroge sur les capacités des États africains à financer l’expansion de leurs systèmes éducatifs. En mobilisant des données d’enquêtes, cette étude donne une lecture transversale de l’ampleur et de la composition des dépenses éducatives des ménages dans une quinzaine de pays d’Afrique.
Les frais scolaires constituent généralement le premier poste de dépense, en particulier pour les niveaux scolaires les plus élevés, dans les établissements privés et chez les ménages riches.
Les dépenses éducatives des ménages sont globalement significatives (d’une ampleur comparable à la moitié de celles de l’État), mais mal canalisées. En effet, les ménages contribuent relativement plus au financement de l’enseignement primaire qu’à celui de l’enseignement supérieur. Ceci est tout aussi inéquitable (la représentativité des élèves issus des couches sociales les plus favorisées est maximale dans l’enseignement supérieur, qui reçoit pourtant le plus de ressources publiques d’éducation) qu’inefficace (la rentabilité individuelle des études est moindre dans les cycles inférieurs).
Pour concilier efficacité et équité, cette étude suggère que l’expansion des systèmes éducatifs s’accompagne d’une part, de mécanismes incitant un investissement conséquent des ménages dans l’enseignement supérieur (comme c’est le cas des pays ayant progressivement remplacé les bourses très généreuses mais mal ciblées, par des systèmes de prêts) et, d’autre part, d’une politique plus active en matière de redistribution des ressources éducatives. Cette redistribution favoriserait l’accès des plus pauvres à l’éducation de base, par exemple par la mise en place de fonds de soutien alimentés en partie par la hausse des dépenses des ménages dans les niveaux scolaires supérieurs.
L’étude met également en exergue une diversité de résultats selon les contextes éducatifs et économiques des pays. Ceci appelle un travail analytique complémentaire pour instruire, pour chacun d’eux, des politiques de cofinancement plus équitables et plus efficaces. »
Source : Pôle Dakar http://www.poledakar.org/