Éducation et emploi sont étroitement liés, certes. Personne n’aimera décrire l’institution scolaire comme un lieu qui conduit tout droit au chômage, soit.
« Aujourd'hui, la promesse scolaire est éventée et le "travaille et tu réussiras" ne fait plus recette. L'école, qui était une institution, est devenue un service : les échanges y sont régis par les calculs d'intérêts à court terme. Le pacte de confiance entre l'institution scolaire et les parents est rompu.
Ils sont de plus en plus nombreux à dénoncer l'idéologie marchande qui s'est emparée du système éducatif britannique. Pour sa part, le syndicat national des enseignants britanniques (National Union of Teachers) dénonce la logique de privatisation du système scolaire britannique qui impose son vocabulaire et ses méthodes gestionnaires.
Compétences, esprit d’entreprise, autonomie des écoles, marchandisation, formation tout au long de la vie, processus de Bologne... Du fondamental à l’université, aucun niveau d’enseignement ne semble échapper à cette logique de la rentabilité. Un changement de paradigme éducatif a lieu sous nos yeux. Quels en sont déjà les effets et quelles résistances sont à développer ?
La vision sociale de l’éducation paraît en déclin au profit d’une rationalité économique, l’objectif étant désormais d’accroître la compétitivité et de caracoler en tête des classements internationaux. Au projet de renforcer la démocratie par l'éducation se substitue celui de la rentabilité par la formation.
Le nouveau gouvernement conservateur anglais met désormais publiquement en parallèle la réussite des écoles aux examens et les coûts par élèves qu’elles exigent. Ce nouveau dispositif instaure un régime de concurrence entre les établissements et incite les contribuables à en évaluer le rendement à l'aune d'un retour sur investissement de leurs impôts.
Les actes du colloque "L’enseignement européen sous la coupe des marchés" organisé par l’Appel pour une école démocratique (Aped) sont disponibles à l'adresse : http://www.skolo.org/spip.php?article1288
Depuis quelques années déjà, une lente mais efficace offensive politico-médiatique de la part des élites conservatrices est en voie de modifier le paysage éducatif mondial. Les changements s’observent déjà dans les faits comme dans les mentalités.
La notion de bien commun s’étiole au point de n’être devenue qu’un simple ersatz d’une pensée philosophique et politique jadis inspirée.
Une récente étude réalisée par deux chercheurs de l’Université de Londres pour le compte de l’Internationale de l’éducation met en lumière la privatisation rampante de l’enseignement public.