L’EIP perd une grande amie
Lucie-Mami Noor Nkaké nous a quittés le 17 décembre, à Yaoundé. Elle est morte des suites d’un accident de voiture. Depuis plusieurs années déjà, elle avait quitté l’Europe pour rentrer chez elle, au Cameroun, dans son Afrique natale dont elle dit un jour: « écoutons cette Parole d’Afrique que l’on murmure lorsque l’irritation et la fatigue, conjuguées à l’impatience, pourraient rendre moins ouvert: « Suru léré » - littéralement laisser le temps au temps ». L’on ne se surprendra donc pas alors de voir Lucie citer Aimé Césaire, une inspiration...

 

Je suis du côté de l'espérance
Mais d'une espérance
Conquise, lucide
Hors de toute naîveté
Parce que là est le devoir
Parce que désespérer de l'histoire
C'est désespérer de l'homme.

.

 

Lucie, une femme aux racines opiniâtres qui lui ont permis de surmonter maints obstacles pour s’en remettre à l’essentiel. Citant un jour son ami Wole Soyinka dans un de ses travaux sur la capture de la mémoire africaine, elle soutint, à l’instar de l’écrivain que :  

 

Tout au long de l'axe du monde

Des cyclones jusqu'aux banquises

Nous sommes l'éternelle légion de ce monde

Qu'on frappe pour le "bien futur"

... Le monde est vieux

Mais un million d'années de rouille

Vient à bout des plus lourdes chaînes.          

Àgauche, Lucie avec Monique Prindezis et, à droite, avec Véronique Truchot

" Lucie, tu nous manques déjà. Le choc de ta disparition est énorme. Inspirons-nous de toi pour surmonter les écueils du temps "

Témoignages