Chez Hegel, l'individu se réalise concrètement et totalement au sein de la communauté, en reconnaissant dans l'État les conditions de sa libération. L'autonomie dont il jouit est conditionnée par la conscience de la réciprocité des droits et de devoirs et donc, par l'acceptation des droits d'autrui, dans le cadre de la société civile, et de la légitimité du pouvoir institutionnel, dans le cadre de ses rapports avec l'Etat.
L'autonomie individuelle est, chez Hegel, permise et conditionnée par son contraire apparent: l'autorité protège la liberté, la garantit et cette protection s'opère dans la réalité de lHistoire collective.
Pourtant, Hegel laisse un espace d'expression de la conscience individuelle en prenant soin de l'intégrer, par la reconnaissance juridique de la marginalité culturelle et religieuse, dans la logique collective. L'Etat joue ici un rôle plus intégrateur que répressif.
Cependant, la légitimité d'une désobéissance civile ne peut être affirmée, car elle remettrait en cause la rationalité du système. En fait, Hegel a conscience que parfois, au cours de l'Histoire la raison tarde à émerger à la conscience collective. Dans ce cas, désobéissance civile, pourrait recevoir, après coup, un jugement favorable: elle est l'expression d'une conscience anticipante, éclairée en raison, de la Raison historique, du devenir collectif d'un peuple, s'exprimant dans la revendication de droits légitimes non encore reconnus...