Copyright © SSPP Le Soleil, SA. Tous droits réservés.

Edition du Vendredi 27 mai 2005

Promotion des droits humains : L’école mise à contribution par l’EIP à Ziguinchor

Après Thiès en avril dernier, la section sénégalaise de l’Association mondiale pour l’école instrument de paix de Genève, (EIP) a organisé un atelier de renforcement de capacité des enseignants de la région Sud pour une culture de paix, de droits humains et de citoyenneté démocratique dans les écoles.

Cette initiative a permis au monde scolaire de Ziguinchor de dégager des projets d’actions en faveur des enfants pour « une école Casamançaise au service de la paix ». Comment promouvoir une culture de paix et de la non-violence au profit des enfants de la Casamance ? Tel a été l’objectif visé au cours de l’atelier de formation et d’échanges qui a réuni les enseignants et les experts de l’EIP-Sénégal. En effet, durant trois jours, les enseignants de la commune de Ziguinchor, ont réfléchi à travers des tables rondes et des ateliers sur plusieurs thèmes liés à la promotion d’une école comme véritables instruments de paix. Selon, le président de l’EIP-Sénégal, le professeur Saliou Sarr, à travers cette formation, il s’agit d’installer chez les enseignants de Ziguinchor des compétences cognitives, affectives et des habiletés pour faire de l’école un instrument de la non-violence. Le choix porté sur le monde scolaire de la ville de Ziguinchor n’est pas du tout fortuit. A en croire M Sarr, dans cette région qui a souffert d’une crise armée, la section sénégalaise de l’Association mondiale pour l’école instrument de paix de Genève a jugé nécessaire de renforcer les capacités des enseignants en matière de paix et de droits humains afin qu’ils puissent transférer aux élèves des compétences pour le respect des valeurs et des principes véhiculés par la déclaration universelle des droits de l’homme et la convention des droits de l’enfant. L’atelier a permis en outre aux enseignants d’améliorer leurs connaissances et leurs compétences pour la résolution pacifique des conflits à l’école et hors du champ scolaire afin de contribuer à la réalisation de projets interculturels relatifs à la paix. « L’école en tant qu’institution et lieu de transmission des valeurs doit aussi jouer sa partition dans la consolidation d’une paix durable en Casamance » a souligné le président de l’EIP-Sénégal. A ce sujet, les enseignants de Ziguinchor au cours des tables rondes, ont essayé d’identifier et de développer des stratégies pour contrer les préjugés socioculturels dans nos sociétés. Ils estiment qu’il est nécessaire de tenir en compte les spécificités culturelles pour parvenir à une universalité des droits humains. Pour le cas spécifique de la Casamance, les participants ont dégagé des esquisses de projets pouvant aider à la résolution pacifique de conflit en tenant compte nos mécanismes traditionnels de gestion et de résolution de crise. Ziguinchor va aussi procéder à la création de cellules EIP afin de mieux ancrer dans la conscience des enfants une véritable culture de paix et de citoyenneté en Casamance.

Seydou Prosper SADIO