SESSION SOUS REGIONALE DE FORMATION AUX DROITS HUMAINS (SRFDH), Ouagadougou 2010
Rapport de participation
1- Introduction
Suite aux réunions de préparation et de planification tenues respectivement à Yaoundé en mai 2009 et à Dakar en octobre 2009, la première session sous régionale d’éducation aux droits humains d’Afrique francophone (SRFDH) a pu se tenir dans les délais prévus du 12 au 26 février 2010 à Ouagadougou au Burkina faso.
Cette session de formation de formateurs rentre dans le cadre du programme intégré d’éducation aux droits humains d’EQUITAS (Centre International d’Education aux Droits Humains), et du suivi de son Programme International de Formation aux Droits Humains (PIFDH) qui a lieu chaque année à Montréal au mois de juin.
Le but de cette première session sous régionale africaine de formation était de mobiliser les anciens participants au PIFDH autour d’une activité commune et donner la possibilité à un plus grand nombre de militants de droits humains travaillant dans le domaine de la protection et de la promotion des droits humains en Afrique francophone de renforcer et d’améliorer leurs capacités en matière d’éducation aux droits humains, d’acquisition d’outils et de compétences méthodologiques.
La session a ciblé les trois pays d’Afrique francophone qui comptent le plus grand nombre d’anciens participants au PIFDH, notamment le Burkina Faso, la Cameroun et le Sénégal. C’est une session pilote qui s’est préparée avec l’appui financier et technique d’EQUITAS, l’implication personnelle d’anciens participants au PIFDH qui ont mis à contribution leur temps, leurs expériences et leurs expertises pour élaborer les outils pédagogiques et animer la session pendant 15 jours. La session a réuni trente participants. Le Mouvement Burkinabé des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP) en a assuré la préparation logistique et la coordination générale. Les anciens participants au PIFDH, sur la coordination de Catherine MOTO ZEH de l'EIP-Cameroun, ont élaboré le contenu pédagogique de la session.
2-De la planification de la session
Suivant le calendrier élaboré dès la 1ere réunion de planification tenue à Yaoundé en mai 2009, les délais de travail n’ont pas été respectés. Les préalables et le draft de la session qui devaient être proposés après la rédaction du rapport de la réunion de Yaoundé n’ont pas été élaborés. Il a fallu attendre la 2eme réunion de planification d’octobre 2009 à Dakar pour réajuster le chronogramme, réfléchir sur le contenu de la session et répartir les taches en vue de l’élaboration du contenu d’apprentissage. Le 3O novembre 2009 a été arrêté comme date butoir pour chacun des membres du comité pédagogique de rassembler et produire la documentation nécessaire pour la conception et l’élaboration du contenu de la session. La compilation et la mise en forme ont été réalisées par l’équipe du Cameroun composée de Mmes Annick SOLLE et Catherine MOTO ZEH.
Le respect du nouveau chronogramme a connu quelques obstacles. Cependant la session a pu se tenir dans les délais prévus après une intense activité de production et d’échanges entre l’équipe d’ EQUITAS et le Comité Pédagogique. Avec le concours des anciens participants du Sénégal qui ont conçu les pages couvertures, le matériel pédagogique suivant a été produit :
- un manuel de l’animateur
- un manuel du participant
- un recueil des textes
- un guide du participant
3- La sélection des participants
Elle s’est faite telle que préconisée par pays .les candidatures retenues ont été validées lors de la réunion préparatoire de Dakar après étude par un comité neutre d’un autre pays.
4-De la mise en œuvre de la session
Malgré les difficultés rencontrées dans la préparation, la session a démarré sur les chapeaux de roues. Les 30 participants à la session ont été répartis en 3 groupes de 10 et animés par les tandems suivants:
1-Gaspard ONOKOKO/ Catherine MOTO ZEH
2-Abdoulaye KANE/ Annick SOLLE
3-Frederic DIOUF/ Solange BASSINGA
Des personnes ressources ont participé à l’animation de la session en apportant une expertise complémentaire à celle des animateurs. Ainsi, 2 personnes-ressources venant du Cameroun ont été retenues : le Pr. AMOUGUI Apollinaire et Catherine MOTO ZEH et 6 personnes ressources du Burkina ont été invitées.
5- Evaluation de la session
Les travaux ont été intenses et les fruits ont tenu la promesse des fleurs, à la grande satisfaction des organisateurs et des participants. L’évaluation s’est faite tout au long de la session sous la forme d’évaluation des activités élaborées au sein des différents modules, d’évaluation de fin de journée, de récapitulatifs des journées précédentes, d’évaluation de fin de courant, de débriefing et briefing avec les animateurs et les membres de la Coordination Générale. Une évaluation générale a clôturé la session. Les fiches d’évaluation individuelles des participants ont relevé ce qui suit :
- Participants d’un niveau très élevé ; bonne sélection
- Niveau des discussions très élevé
- Appréciation de la méthodologie participative et des thèmes développés
- Ambiance chaleureuse et favorable à l’apprentissage
- Animateurs à la hauteur des attentes et disponibles ;
- Personnes ressources exceptionnelles dans l’ensemble et d’une expertise avérée.
6- Organisation logistique
L’organisation logistique était assurée par une organisation d’appui burkinabé, le Mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples (MBDHP). Le choix du lieu était approprié, l’hébergement confortable et la restauration acceptable. L’on a pu apprécier l’accueil, l’organisation de la cérémonie d’ouverture, les activités sociales et récréatives, la mise à disposition du matériel de travail et la disponibilité du personnel d’appui.
7- Activités de suivi et Perspectives
Au-delà du plan individuel que chaque participant devrait peaufiner et mettre en œuvre après la formation, Equitas a proposé que les participants de retour dans leurs pays respectifs puissent mettre en œuvre activité collective par pays. A cet effet des discussions ont été entamées à Ouagadougou. Des propositions d’activités ont été faites et chaque groupe a procédé à la mise en place d’un comité de suivi et d’organisation de l’activité retenue dans chaque pays.
Les organisateurs de la SRFDH ont quant à eux initié une réflexion sur les prochaines réunions d’évaluation et de planification des sessions subséquentes.
Quelques recommandations sont suggérées pour l’amélioration des SRFDH à venir, à savoir :
- La réunion d’évaluation et de planification se tiendra à Douala au Cameroun en août 2010
- La 2eme réunion de planification de la 2eme SRFDH pourra se tenir au Burkina Faso
- La 2eme SRFDH se tiendra à Dakar au Sénégal
- La Pérennisation de la SRDFH est une nécessité et l’ implication des anciens participants au PIFDH d’autres pays de l’Afrique francophone est à envisager. -il est souhaitable que l’expérience de la SRFDH soit renouvelée et que d’autres pays de l’afrique francophone puissent bénéficier de cette formation.
- la mise sur pied d’un collectif des anciens participants aux PIFDH et SRFDH est un impératif. Il réunira les différents réseaux déjà existant dans les trois pays et pourra impliquer tous ceux des anciens participants aux PIFDH et SRFDH qui seraient intéressés. Il constituera une banque de ressources humaines qui pourront capitaliser leurs acquis et participer à l’édification d’une société civile plus forte et mieux outillée.
Malgré les quelques écueils dans le processus de mise en œuvre de la 1ere SRFDH, les participants ont énormément apprécié la formation. Nous pensons qu’elle a été d’une facture très élevée et qu’elle a connu un succès à la hauteur des attentes.
Le comité pédagogique remercie EQUITAS pour avoir cru en l’implication effective et l’engagement des anciens participants au PIFDH d’Afrique francophone pour la réalisation de cette SRFDH pilote. Il félicite la collaboration active de tous les acteurs dans l’organisation logistique, matérielle et pédagogique qui ont fait d’un coup d’essai, un coup de maître.
Nous restons confiants qu’il y aura des sessions subséquentes qui participeront non seulement à pérenniser le travail d’éducation aux droits humains d’EQUITAS dans diverses régions du monde, mais aussi à tisser une toile de promoteurs et de défenseurs des droits humains autour de nos communautés afin d’en renforcer le tissu social, de favoriser la démocratie et de cultiver la paix.
Fait à Yaoundé, le 5 avril 2010
Catherine MOTO ZEH
Comité Pédagogique SRFDH
