Au Burkina Faso, des formateurs planchent sur l'égalité en droit
Cest à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, que se tenait, en janvier dernier, la sixième session (1) africaine de formation à léducation aux droits de lhomme et à la paix du CIFEDHOP, en collaboration avec lEIP-Burkina Faso présidée par Maïmouna Tankoano. Quelque quarante enseignants et formateurs de formateurs provenant de plusieurs régions du pays participèrent à cette rencontre.
Comme dans plusieurs pays africains, laccès des enfants burkinabés léducation constitue lun des grands défis à relever. Il nest pas rare de trouver des classes de 100 à 140 élèves qui nont par ailleurs pas les moyens de se procurer des ouvrages de base eu égard à la modicité des revenus de leurs parents, a-t-on souligné. Au secondaire, le faible taux de scolarisation pénalise les filles surtout, qui ne représentant que le tiers de leffectif densemble. Dans ces conditions, léducation non formelle tente de pallier les lacunes constatées, mais souvent avec peu de moyens. Pour sa part, lÉtat burkinabé entend renforcer le droit à léducation en prévoyant, dici 2009, porter à 70 pour cent le taux dentrée à léducation de base et améliorer les capacités daccueil du postprimaire.
Le statut de la femme a également fait lobjet de réflexion. Dans son exposé, Léa Gama-Zongo, présidente de lAssociation dappui et déveil Pugsada, a présenté les stratégies pour la promotion et la protection des droits des femmes et des fillettes. Elle a rappelé limportance du protocole à la Charte africaine des droits de lhomme et des peuples et la lutte que doivent mener les ONG pour sa ratification par le Burkina Faso.
En mentionnant les activités déducation aux droits de lhomme développées par le Mouvement burkinabé des droits de lhomme (MBDHP) et lUnion interafricaine des droits de lhomme (UIDH), Halidou Ouedraogo a souhaité une plus grande implication des ONG dans le domaine de léducation aux droits de lhomme pour lutter contre lignorance dans laquelle sont maintenues les populations.
« En effet, il ne suffit pas de décréter lEtat de droit pour quil soit une réalité. Dans la perspective de lenracinement dune véritable culture démocratique et de respect des droits humains, il convient de tout mettre en uvre pour éduquer le plus grand nombre de citoyens aux valeurs et principes fondamentaux des droits humains. Former, informer lensemble des citoyens, les amener à comprendre et à adhérer aux principes, aux valeurs humaines qui fondent notre pacte social actuel, constitue un acte de démocratie élémentaire. Le gouvernement sest engagé dans ce chantier. Il travaille en ce moment même, dans le cadre de la réorganisation du système éducatif, à lintroduction de léducation aux droits humains dans les programmes scolaires. [
]. La tâche dans ce domaine est si immense dans un contexte comme le nôtre, que les efforts de tous les acteurs doivent être conjugués.»
- Monique Ilboudo, Ministre de la Promotion des droits humains du Burkina Faso
[1] Les cinq sessions précédentes se tinrent en Guinée-Conakry (1988), au Togo (1990), au Niger (1995), au Bénin (1997) et au Mali (2001).